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Un jour je m'ennuyais, et depuis, je suis là.
22 juin 2014

Bac S 2014: il fallait bien que j'en parle !

Je comptais résumer mes épreuves avec quelques uns de mes chers gifs, mais au vu du scandale qu'elles ont entraîné dans tout le pays et du désespoir dans lequel elles m'ont plongée, je me dois de partager mon avis de manière plus explicite.

Je fais partie des milliers de révoltés qui ont passé l'épreuve de mathématiques le jeudi 19 juin. J'en suis évidemment sortie déconfite et les nombreuses réactions sur les réseaux sociaux m'ont rassurée : non, cette démonstration par récurrence n'était absolument pas exigible, oui,ce tétraèdre était parfaitement diabolique. Quant au premier exercice mêlant suites, intégrales et autres réjouissances d'une manière assez inhabituelle, s'il était moins difficile que les deux derniers, il était tout de même d'un certain niveau. Donc, dès que je suis rentrée chez moi, je me suis donc empressée de taper sur Google "avis bac S 2014", "réactions bac maths", etc. Et je fus grandement soulagée de voir que les Palois n'ont pas été les seuls à s'insurger devant la difficulté de ce sujet. Par la suite, on a créé la fameuse pétition et le groupe facebook qui rassemblent des milliers de lycéens et qui ont fait la une des médias. Et j'ai pu constater que, sur Twitter, de nombreux vétérans du baccalauréat ont partagé des phrases comme : "Les lycéens se plaignent d'avoir eu un tétraède au #Bac2014 ? On voit pas ça au collège les formes géométrique ?", ou encore "Apparemment, en filière S, la supposée élite scientifique française ne sait pas ce qu'est un tétraèdre régulier rectangle en A. #bacmaths".

Je tiens donc à vous rassurer, chères générations qui nous précèdent et visiblement nous méprisent: oui, je sais ce qu'est un tétraèdre, d'ailleurs, j'ai eu l'occasion de faire des exercices avec cette figure cette année. J'étais assez à l'aise en géométrie dans l'espace et je pensais pouvoir m'en tirer si on me demandait une équation cartésienne d'un plan. J'avais révisé toute l'année, je ne suis pas arrivée à l'examen les mains dans les poches en me disant "le bac, cette blague, de toute façon tout le monde l'a".

Alors que nous sommes des milliers à trouver ce sujet difficile, tout ce que l'on trouve à nous répondre, c'est que nous sommes une génération de fénéants qui ne connaissons que la facilité et qui avons perdu la notion de ce qu'est véritablement un examen. Un examen de fin d'année, n'est ce donc pas le reflet de notre travail annuel? N'est-ce donc pas un sujet qui est supposé être en accord avec ce que l'on nous a enseigné toute l'année et ce à quoi nous nous sommes exercés? A ceux qui nous répondent que l'on ne sait plus réfléchir, imaginez donc vous retrouver face à un type de sujet que vous n'avez jamais abordé auparavant. Si je ne suis pas "capable de réfléchir", n'est-ce pas parce qu'on ne me l'a pas inculqué correctement? A ceux qui se plaignent de notre niveau déplorable, je ne pense pas que nous proposer un baccalauréat d'une difficulté inaccessible va remédier à la chose. Si l'éducation nationale souhaite que nous puissions décemment plancher sur un sujet pareil, qu'elle modifie les objectifs de son programme, qu'elle réédite les livres scolaires, qui actuellement nous proposent des exercices type bac conformes à ceux que nous avons l'habitude de faire.

Ceux qui pensent que les lycéens d'aujourd'hui ne sont qu'une "génération d'assistés" prêts à se révolter à la moindre occasion devraient donc d'abord comparer le programme annuel de mathématiques, les contrôles mensuels, à cet examen "tout à fait conforme". Je ne veux pas être assimilée à un "nique sa mère Victor Hugo" ou autre : je veux simplement qu'on prenne en compte mon indignation. Le véritable problème n'est pas selon moi un manque de travail ou d'implication. Le véritable problème, c'est que l'éducation nationale n'est pas capable de proposer deux années de suite des sujets comparables, et tout ce qu'elle trouve à redire à nos revendications, c'est que les gens se plaignent quand le bac est donné mais qu'on ne supporte pas la difficulté non plus. Le problème est dans ces mots de "difficulté" et "facilité": il est déplorable qu'on ne puisse pas composer chaque année un sujet équilibré, accessible, mais portant à réflexion. On ne demande pas un copier-coller ridicule des exercices les plus simples de notre livre: on exige seulement une cohérence entre le travail fourni et l'examen final. Ce qui ne me semble pas si insurmontable.

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