Oh God, what have I done?
Eh bien voilà, la sentence est tombée (depuis deux semaines déjà, à vrai dire): je suis une hypokhâgneuse en herbe.
Et tout ce qui me vient à l'esprit, là, maintenant, c'est: qu'ai-je fait? Mais qu'ai-je fait, mon dieu?
Qu'est-ce qui m'a pris? Pourquoi? Pourquoi? Comment ai-je pu réussir à me convaincre que j'avais envie d'aller en prépa? Mais non voyons, je n'ai pas envie, je n'ai jamais eu envie. C'est une solution par défaut, par dépit, parce que je n'ai rien trouvé de mieux. A bien y réfléchir, je ne sais même pas ce que je cherche. Dans l'absolu, une école avec des matières que j'aime (histoire des arts, lettres, langues, philosophie, pourquoi pas SVT), qui délivre une formation précise, dans laquelle je passerais des années vivables et où je partirais en erasmus. D'accord, mais ça, ça n'existe pas. De plus, une formation précise, qu'est-ce que ça veut dire, au juste? Quelque chose qui donne accès à un métier? Mais quel métier? Je me rêve conservatrice du patrimoine depuis que j'ai découvert cette profession. En fait, j'aurais voulu une école formatrice de conservateurs. Une sorte d'INP post-bac. Mais ça, ça n'existe pas. Et finalement, ce qui se rapproche le plus de ce que je cherche, c'est la prépa.
Alors pourquoi non? Mais parce que, très cher, je suis une grosse feignasse qui frémis à l'idée de me voir dépassée par les autres et de passer ma vie à travailler. Je suis une énorme trouillarde qui gémis à la simple évocation de l'éloignement du domaine familial et du lycée que j'ai tant chéri. Je suis une sentimentale exacerbée qui me liquéfie en voyant s'éloigner les gens que j'aime et en sachant pertinamment que je vais les perdre bientôt. Si encore j'étais partie dans la même ville qu'eux, au moins me serais-je sentie moins abandonnée, au moins n'aurais-je pas eu le sentiment de me détourner de ceux qui me sont chers. Mais là... Je sens juste arriver la souffrance de la séparation et la déprime des froids mois d'hiver.
Sur cette note joyeuse, je vais aller voir si je ne trouve pas quelques livres d'occasion sur internet parmi ceux qui composent la longue liste à lire pendant les vacances. Voilà un point positif: cette liste ne m'effraie pas du tout, elle m'intrigue et m'allècherait presque!